mercredi 30 septembre 2015

On veut votre opinion

  • On veut votre opinion. Lu dans le journal.

On veut votre opinion, la plus "en directe" possible, sans réflexion, à froid. On  veut vous mettre sur la place publique. 
On veut étaler ainsi votre savoir, votre expérience. On veut l'opinion du bon peuple.  

On veut se rendre compte de votre jugement... ou non.
Car malheureusement en ces temps de petit vedettariat, c'est plutôt votre manque qu'on reçoit, votre inculture. On se rend compte de votre impatience, votre intolérance, votre racisme, votre violence. 

On veut par la même occasion la partager ad nauseum à nos lecteurs et auditeurs qui n'en ont cure. Car c'est connu, chacun préfère sa propre opinion... et la lire dans le journal.

Marie France :/

Il y a de ces jours...

Tout le monde, ou presque, le salue, le touche, ou du moins le regarde. Et la forte majorité lui sourit. Comme à un ami, comme si ça pouvait le toucher, lui plaire. Comme si ces gens voulaient échanger un peu d'humanisme. 

  • Bonjour toi !
  • Oh comme tu es joli
  • T'as l'air tellement fin
  • Et gnagnagna...

Et moi qui suis tout à côté, à quelques mètres seulement, presque personne ne me regarde, et encore moins me sourit ou me salue. 
Je suis un peu chagrinée. Je pensais que je valais mieux que lui, un tout petit peu du moins. 
Je pensais, dans mon amour propre un peu sali, que si je n'avais aucune considération, au moins l'autre n'en aurait pas non plus. Eh bien non. Je me trompais, et pas mal à part ça. 

Je ne vaux rien ce matin. Je ne vaux rien comparée à cet être qui n'en a rien à foutre des câlineries des passants. 
Et je colère en mon for intérieur. À mes yeux, dire bonjour à un être humain vaudra toujours mieux qu'à un animal !

Il y a des jours où j'aimerais être un chien !

Pendant qu'ici...

Tout est calme. Le clapotis est léger. Le vent est à peine présent. Un bateau vient de sortir de la marina. J'entends son moteur ronronner comme un gros chat heureux. Plus loin, un voilier croise sur sa route un hors-bord. Et d'autres plus loin font le même manège. Encore plus loin, des éoliennes tournent à la vitesse petit V. 
Il ne se passe rien de notable. Tout est calme.

  • C'est la dernière fois qu'on sera ensemble. Ce soir, tes cendres iront rejoindre les courants marins...
  •  Je suis certain que ce sont ces brasseurs de vent et d'électricité qui ont rendu le petit malade...
  • Heille waitress... Une aut'biere... Comme j'disais t'ta l'heur, ma femme me comprend tellemeeeeent pas... 
  • Non, me touchez pas, vous avez pas l'droit... Noooooonnn.....
  • Mon dieu, faites que ma famille a l'aut'bout du monde, soit en sécurité
  • Bulletin spécial: un carambolage vient de se produire sur l'heure du retour à la maison. Déjà deux morts et trois blessés sont déclarés...
  • Police, aidez-moi, il n'est pas rentré à la maison. Je suis inquiète...
  • Et une aut'facture qui vient de rentrer... On devra se priver encore ce mois-ci... 



C'est lorsqu'on regarde ailleurs qu'autour de son nombril qu'on s'aperçoit que la terre tourne.

MF 

Un à la fois

Un à la fois. 
Elle y va toujours un à la fois. 
Délicatement, avec précision, parfois presque avec tendresse. Mais de façon directe et rapide.
    Schlack !
Elle semble en transe tellement elle y est concentrée. Quand les gens la distraient pour la saluer, elle leve la tête, puis sourit et reprend sa tâche. 

On lui avait enseigné de le faire ainsi et elle vérifiait qu'à chaque fois c'était la bonne méthode. 
Pas d'hésitation, donc pas d'acharnement. 
Ainsi, on est certain que c'en est fini. On n'en parlerait plus.
Et elle y va ainsi pour toutes les occasions que la vie lui présente. 
Rapidement, sans hésitation. Et un à la fois. Et on n'en parle plus.

Oui, cette méthode réussit mieux que toutes les autres. 
En voilà une qui a compris comment régler ses problèmes. 

L'arracheuse de mauvaises herbes.

MF

Analyste du quotidien

Moi Marie France, analyste du quotidien, 

Néophyte en la matière, 
     également profane en littérature, déficiente en philosophie, dilettante en photographie, souvent égarée dans ce grand monde,
     j'oserai exprimer ce que j'observe, ce que je comprends de ce qui ne m'est pas clair, 
    dire parfois ce que d'autres pensent tout bas... ou ne disent pas... ou n'y pensent tout simplement pas,
   et je me risquerai à montrer ce que le plus souvent, on ne regarde pas, ou qu'on ne regarde plus.

Comme tout le monde, je me questionne, réfléchis, porte un regard sur ce qui m'entoure et ce qui bouge sur ma petite planète. 
J'ai le goût d'y apporter mon grain de sel, ou de sable c'est selon,
     de risquer que les choses s'enraillent davantage, 
    enfin, de partager en toute modestie, sans retenue et sans voile 
   mes états d'âme, mes coups de cœur, mes coups de poing.

Attention toutefois à ne pas toujours lire au premier degré. J'adore jouer avec les mots... et avec vous.

Moi, Marie France, analyste du quotidien, je vous salue !